Gesualdo : Responsoria

5400439000100

Revue de presse

Carlo Gesualdo (1566-1613) : Responsoria et alia ad officium hebdomadae sanctae spectantia.
Collegium vocale de Gand, Philippe Herreweghe, dir. PHI, LPH010, Code-barres / Barcode : 5400439000100

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Ce qui retient l’attention à la lecture des 11 critiques recensées suite à la parution de cet enregistrement des « Tenebrae Responsoria » c’est qu’elles se divisent en deux catégories. La première regroupe les critiques de la presse écrite qui sont plutôt réservées alors que celles des média électroniques lui sont toutes extrêmement favorables.
Examinons donc successivement les divers points de vue émis. Chez Gramophone (02/2014), Fabrice Fitch constate qu’Herreweghe « répond à l’aspect dramatique de la musique par une interprétation réservée, contrôlée… ». Si cette version constitue une alternative valable à la version des Hilliards, Fitch, sans désapprouver la nouvelle version, dit préférer l’approche plus rhétorique de ces derniers.
Chez International Record Review, Carl Rosman rédige sa critique en comparant la version intégrale des Responsoria par Herrewedge à la réédition de la version partielle de Parrott et du Taverner Choir. Selon lui l’approche chorale du chef gantois nous donne un très beau résultat qui lui semble toutefois monochrome et ce malgré l’excellence des chanteurs. Et il ajoute plus loin : « Il est rare d’entendre la musique de Gesualdo sonner si peu madrigalesque (en fait dénuée de drame) ainsi que nous la propose Herreweghe – c’est un point de vue intéressant et assez intriguant mais c’est une approche à laquelle je ne puis souscrire ».
Du côté américain, Lyn René Bayley rédige une critique plutôt favorable à l’approche d’Herreweghe sans se livrer au jeu de la comparaison avec d’autres versions. À propos des chanteurs elle écrit : « … ce groupe est splendide. Il nous offre cette rare combinaison d’un très bon mélange vocal, de transparence de texture et d’excellente diction ». « Les voix féminines se marient parfaitement aux voix masculines. » Pour cette critique, il s’agit bel et bien « … d’un joyau à admirer ».
Du côté francophone, les points de vue sont beaucoup plus réservés. Guilaume Bunel rédige une courte critique pour Classica (# 157, 11/2013) et limite son appréciation à une note de 3. Il fait valoir que l’approche chorale « … à deux voire trois chanteurs par partie (…) exclut d’emblée une souplesse comparable à celle des versions solistes. La lecture se fait … plus raide et les inflexions de tempo requises… semblent moins spontanées, presque calculées parfois. » En somme une vision « … plus sage, plus austère aussi, (et) ce disque prend un parti pris … pas aussi convaincant. »
Le point de vue de Denis Morier chez Diapason (# 618, 11/2013) (Note de 3) est un tant soit peu similaire. « Cette lecture chorale… impressionne par sa perfection technique, la beauté et l’équilibre des timbres… la cohésion et la justesse parfaite de l’ensemble. Mais l’interprétation … paraît toute extérieure, et surtout d’une réelle froideur. » Le tout « … se mue en une religiosité convenue. Le sentiment d’inexorabilité qui émanait de la première version (Harmonia Mundi, HMT 790 1320) – Office du Samedi Saint) fait place à une impression de monotonie, voire de raideur. »

Examinons maintenant ce que nous proposent les critiques recensées sur la Toile.

Muse Baroque accorde sa plus haute mention, soit une Muse d’Or à l’enregistrement. Hubert Stoecklin énonce son enchantement en ces termes : « La splendeur de l’interprétation permet à la musique de Carlo Gesualdo de remplir tout l’espace. » « La pureté des voix, surtout des dessus, permet une précision d’orfèvre dans la découpe des lignes et des phrasés. Les nuances sont subtilement construites et les couleurs varient en fonction du dramatisme du moment. Il n’est presque pas possible de demander plus de beauté vocale, de sûreté d’émission, d’amplitude de nuances, ou de délicatesse de phrasés à un choeur ». Et il ajoute : « Cette interprétation démultiplie les audaces et l’inventivité de la musique de Gesualdo en de vastes proportions, très loin de l’intimisme des Leçons de Tenèbres à la française. »
Chez Musikzen le point de vue de Gérard Pangon nous semble recouper celui exprimé par Benjamin Balifh de ClassiqueNews. Pangon écrit : « Ce qui fascine chez Philippe Herreweghe, c’est son art d’équilibrer la musique et les mots, de ciseler la phrase musicale, de la rendre aérienne et en faire ressortir le caractère sublime. » « … Herreweghe s’attache au sens global de cet Office des Ténèbres destiné à la Semaine Sainte ». Sous la plume de Balifh on peut lire ces commentaire très éclairant. « « L’attention dramatique au verbe, l’éloquence de la ligne chromatique, toujours surprenante, mais jamais gratuite, le caractère à la fois lunaire et crépusculaire saisissent littéralement ici… » Et Balifh poursuit : « … jamais l’éblouissement final et la Résurrection qu’il sous-tend n’ont autant pesé dans la compréhension du cycle. Ce que semblent avoir parfaitement intégré les interprètes, portés par une claire confiance, une sérénité ineffable qui colore chaque épisode des Responsoria. »

Chez Music Web Iinternational, Mark Sealy constate également que « le Collegium Vocale Gent met toujours l’emphase sur l’authenticité, la primauté du texte et sur une approche qui contient une dose appropriée de rhétorique ». Pour lui, cette façon de faire de l’ensemble « est comme si l’on projetait à l’auditeur la voix et l’âme, en articulant chaque note, chaque phrase ». C’est comme si « …l’on se retrouvait à l’intérieur même de la passion et que cette vision devrait être le résultat de la contemplation de la diminution inévitable et graduelle de la lumière pendant l’Office des Ténèbres ». Cette version suscite l’émerveillement, conclut Sealy.
Sur son blog (Passée des arts), Jean-Christophe Pucek affirme tout de go que cette version des Tenebrae prend la tête de la discographie et il la qualifie d’incontournable. Il constate lui aussi qu’Herreweghe parvient « … à obtenir un équilibre assez admirable entre le rendu de la netteté architecturale, la clarté polyphonique et l’expressivité, sans pour autant sacrifier à cette dernière son goût pour la fluidité et la beauté sonores. » Il faut redire que les seize chanteurs du Collegium « … font montre outre d’une redoutable solidité technique, d’une discipline et d’une souplesse impressionnantes, (ils) s’investissent pleinement dans le projet interprétatif du chef.

Chez Classic @ la Carte, on poursuit le recensement des critiques disponibles. On peut les consulter dans la section « Recensement de novembre – 2013 ».

 

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