Revue de presse
Johann Sebastian Bach (1685–1750) : Christmas Oratorio / Oratorio de Noël – BWV248
Mary Bevan (soprano), Clare Wilkinson (alto), Nicholas Mulroy (ténor / tenor), Matthew Brook (basse / bass) – Cantatas 1, 3, 6); Joanne Lunn (soprano), Ciara Hendrick (mezzo), Thomas Hobbs (tenor), Konstantin Wolff (bass) – Cantatas 2, 4, 5.
Dunedin Consort, John Butt
Label : Linn CKD499 Code-barres / Barcode : 0691062049924
La pochette des CD porte le titre « Bach – Christmas Oratorio » (Oratorio de Noël). En fait il s’agit d’un enregistrement de six cantates destinées à être exécutées lors de six célébrations distinctes devant être interprétées entre le jour de Noël et celui de l’Épiphanie. John Butt adopte à nouveau son approche d’une voix par partie (one-to-a-part) pour chaque cantate. Les uns sont d’accord, les autres préférant la vision plus traditionnelle d’un ou d’une soliste accompagné d’un chœur.
Nous ne disposons à date que d’une seule critique rédigée en français. Pour Sylvain Gasser de Diapason ( # 653 – 01/2017) il s’agit de « … la plus belle et fervente réussite de cette intégrale » dans ce style-ci. Les aspects positifs en sont : « … la prise de son (qui procure) une atmosphère à la fois brillante et recueillie, mettant les voix au premier plan autant que les ensembles ». Glasser poursuit : « Ce qui plaît ici, ce sont essentiellement les passages choraux : la texture allégée des voix, la claire émission de la langue allemande … est au service d’une plus grande lisibilité du contrepoint ». Toutefois « … il manque un certain relief de l’émotion, une certaine chaleur ». L’enregistrement se mérite une note de 4.
Linday Kemp rédige pour Gramophone (11/2016) une critique très appréciative dans l’ensemble et souligne la qualité du son. « Butt interprète Bach avec une luminosité et une fraîcheur irrésistibles, une clarté qui fascine l’oreille avec beaucoup de détails et un son resplendissant », « … telles ces trompettes excessivement claires mais néanmoins bien intégrées à l’équilibre du tout ».
Brian Robins rédige une courte critique pour le magazine Early Music Today également très favorable (Note de 4/5) mentionnant au passage que l’approche d’une voix par partie semble tout à fait appropriée à cette musique.
Sur la Toile on peut consulter plusieurs critiques très élaborées qui sont toutes favorables au travail de Butt et du Dunedin Consort avec cependant une exception. Michael Wersin (Rondo – 11/2016) désapprouve le parti pris de Butt d’une voix par partie qu’il estime être un « dogme du milieu anglo-saxon ». L’enregistrement obtient une faible note de 3/5.
David Stancliffe propose via Early Music Review (11/2016 – note de 5/5) une critique très élogieuse : « … la vigueur et l’équilibre de l’ensemble, la qualité de l’interprétation instrumentale, les tempi parfaitement établis, le phrasé splendide et le contrôle du souffle des ces chanteurs, … tout cela s’additionne pour faire de cet Oratorio de Noël le meilleur que je connaisse ».
Deux excellentes critiques sont parues chez Music Web International. La première est signée John Quinn (11/2016). D’entrée de jeu, ce critique déclare préférer chez Bach les chœurs avec solistes tels qu’utilisés par Gardiner ou Suzuki, mais il se dit néanmoins réceptif à la proposition de Butt. Même si tout au long de son analyse il exprime certaines réserves, son appréciation, dans l’ensemble, est tout à fait positive. « Non seulement le chant est-il excellent et a extrêmement beaucoup de style mais l’interprétation instrumentale du Dunedin Consort est superbe ». Toutefois sa préférence demeure toujours pour un petit chœur et des solistes.
L’autre critique de Music Web, Simon Thompson (12/2016) nous donne vraiment le goût d’écouter et d’apprécier la prestation de John Butt et de ses collaborateurs. « Il y a un fantastique sentiment d’excitation dans cette performance », écrit-il. C’est un peu comme si on disait : « Tous pour un, un pour tous ». Il s’agit bien d’une aventure ‘communautaire’. Selon Thompson, tous les chanteurs sans exception sont excellents. « C‘est même très bien que les voix individuelles des chanteurs ressortent de la texture chorale et vice-versa, contribuant à accentuer ce sens de l’aventure communautaire ». « Un vrai régal ».
Chez Audiophile Audition (11/2016), Steven Ritter n’est pas gagné d’avance à l’approche d’une voix par partie. D’après lui, l’orchestration prévue par Bach suggère l’utilisation de chœurs plus importants que ceux utilisés par Butt. En fait pour nous ce n’est pas si important de vouloir reproduire ce que Bach faisait en 1734. Mais il lui faut quand même admettre que « … les chanteurs sont tous excellents, interprétant cette musique avec un magnifique sens de joie et de spontanéité que bien d’autres enregistrements ne peuvent que leur envier ». Voilà « … un enregistrement difficile à égaler compte tenu de sa vitalité pure et de sa splendide qualité sonore ».
Autre commentaire intéressant et également tout aussi appréciatif, celui de Andrew Benson-Wilson. Sur son blog, il écrit : « Voici l’une des plus impressionnantes interprétations que j’aie entendues ».
Mentionnons finalement ce commentaire très long et très bien documenté de Johan van Veen que l’on peut consulter sur son site ‘musica Dei donum’. Selon lui, l’approche d’une voix par partie relève toujours du domaine de la théorie, « … la recherche sur ce sujet est toujours un ‘work in progress’ ». Ce critique rédige une analyse comparative de l’Oratorio de Noël tel qu’enregistré par Butt et le Dunedin Consort (Linn) avec celui de Kuijken et la Petite Bande (Challenge Classics). Pour van Veen, la star de l’enregistrement de Johnn Butt semble être Clare Wilkinson dont il souligne les prestations vocales à plusieurs occasions. En conclusion, ce critique nous dit que les deux interprétations ont leurs forces et leurs faiblesses mais il accorde une légère préférence à Kuijken. Nous retenons toutefois un commentaire intéressant de van Veen . À l’époque de Bach écrit-il « … dans le monde de l’opéra les solistes jouaient un véritable rôle de soliste ; en musique sacrée ils faisaient partie d’un ensemble vocal et instrumental ». Le débat du « one-to-a-part » restera longtemps d’actualité.
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