Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Magnificat in E flat major, BWV243a, Chorale Prelude BWV600 ‘Gott, durch deine Guete’, Cantata BWV63 ‘Christen, aetzet diesen Tag’
Gabrieli, G: Hodie Christus natus est a 10
Julia Doyle (soprano), Joanne Lunn (soprano), Clare Wilkinson (alto), Nicholas Mulroy (tenor), Matthew Brook (basse /bass), Dunedin Consort, John Butt
Label : Linn CKD469 Code-barres / Barcode : 0691062046923
Revue de presse
Quelle bonne idée et quel beau projet en fin de compte que cette reconstitution en musique de ce qu’a pu être le premier Noël de Bach à Leipzig en 1723. Le Dunedin Consort, sous l’habile direction du concepteur de ce projet, John Butt, nous présente sur un plateau une musique festive empruntée au contexte liturgique original, soit celui du rituel luthérien du début du 18e siècle. En plus de la Cantate de Noël (BWV243a) Butt amorce cette présentation avec le motet de Gabrieli « Hodie Christus natus est ». Autre caractéristique de l’enregistrement, Butt intercale entre les pièces musicales des préludes à l’orgue, dont trois qu’il interprète lui-même (BWV 600, 607 et 733).
Cet enregistrement a été unanimement acclamé par les critiques anglophones. Il s’est mérité un Editor’s Choice de la part de Gramophone, cinq étoiles du BBC Music Magazine ainsi que du journal The Guardian. Sur la Toile, le site Music Web International a publié deux critiques et chaque fois l’enregistrement est proclamé disque du mois. Mêmes éloges chez Early Music Review et Rondo Magazine. Au total, une bonne douzaine de critiques ont louangé le travail du Dunedin Consort.
Selon Lindsay Kemp de Gramophone (12/2015) le Magnificat est « … excitant, rafraîchissant et interprété à un rythme adéquat… ». Les solistes sont lucides et bien distincts l’un de l’autre, ce qui en somme fait que cette performance n’est pas uniquement la démonstration d’une nouvelle approche, mais c’est comme une retrouvaille bien joyeuse avec un vieil ami ». Et c’est précisément ce que semble reprocher au travail de Butt Gaëtan Naulleau (Diapason #650 – 09/2016) qui conclut son commentaire par cette phrase énigmatique : « Peu à peu l’absence d’arrière-pensée qui nous plaisait au début de l’album nous pèse ». Son appréciation est néanmoins fort positive avec une note de 4 diapason.
Brian Robins dans le magazine britannique Early Music Today (03/2016) déclare d’emblée que cet enregistrement est fort méritoire tant pour son contenu que pour le niveau de la performance « tout à fait hors de l’ordinaire ». « On nous présente ici un aperçu captivant de ce qu’a pu être l’église luthérienne de Bach dans ce qu’elle a de plus resplendissant ». Du côté américain, George Chien rédige un article pour Fanfare (39 :5 05/2016) qui reprend essentiellement ce que d’autres ont déjà évoqués. Il ne se prononce pas sur la qualité des interprétations du Dunedin Consort mais se questionne sur la pertinence de cette reconstitution tout en affirmant que « … ce sont là des œuvres festives et les performances de John Butt transmettent vivement l’excitation du moment ».
Sur la Toile, tel que mentionné, nous pouvons consulter deux excellentes critiques chez Music Web International signés respectivement par Brian Wilson et John Quinn. L’un et l’autre s’accordent pour attribuer à l’enregistrement la mention de « Recording of the month ». Ils se disent « renversés » par la qualité des performances ainsi que par l’excellence du son, un aspect auquel s’attache longuement Wilson. Pour David Standcliffe de Early Music Review (11/2015) cette musique de Bach replacée dans son contexte historique est une brillante réussite à tous points de vue. (Note de 5). Enfin Johan van Veen nous propose un commentaire très élaboré sur son site « musica Dei donum ». Il s’agit a priori d’un texte qui effectue la comparaison entre l’enregistrement du Magnificat (BWV243a) pour Linn et celui d’Alexandre Weimann réalisé pour Atma. Il s’agit d’une analyse plutôt technique et d’une appréciation très subjective. Les deux interprétations sont fort intéressantes selon van Veen, celle de Butt surpassant toutefois celle de Weimann, même si les tempi adoptés par ce dernier lui paraissent plus satisfaisants. Van Veen salue l’initiative de Butt de replacer la Cantate BWV63 et le Magnificat dans un contexte liturgique puisque selon lui ces œuvres n’étaient pas destinées à la salle de concert. C’est donc un très long et très intéressant commentaire qu’il vaut la peine de consulter.
À noter que le CD physique est accompagné d’un livret rédigé uniquement en anglais et comprend un texte de présentation très instructif signé John Butt. Des versions en espagnol et en allemand sont toutefois disponibles en téléchargement via le site de Linn Records. Mais rien en français, ce qui est un peu étrange et regrettable.
Toutes les critiques recensées peuvent être consultées sur le site
de Classic @ la Carte