La storia di Orfeo

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Revue de presse

Airs d’opéras de / Arias from : Monteverdi – « L’Orfeo », Rossi – « Orfeo », Sartorio – « L’Orfeo »
Philippe Jaroussky (contre-ténor / countertenor), Emőke Baráth (soprano)
I Barocchisti, Coro della Radiotelevisione svizzera, Diego Fasolis

Label : Erato  Référence : 9029585190 Code-barres / Barcode : 0190295851903

La première œuvre musicale qui nous vient à l’esprit à la seule mention du nom d’Orphée c’est évidemment « La favola d’Orfeo », sur un livret d’Alexandre Striggio avec la musique de Claudio Monteverdi (1567-1643). Cet Orfeo fut créé à la cour de Mantou en 1607. Mais Philippe Jaroussky a pour projet de nous raconter l’histoire d’Orphée et pour ce faire il sollicite deux autres compositeurs du 17e siècle qui se sont également penchés sur le mythe d’Orphée : en l’occurrence Luigi Rossi (c.1597-1653) dont l’opéra « Orfeo » sera présenté à Paris en 1647 et Antonio Sartorio (1630-1680) qui lui présente le sien à Venise en 1672.

Sommes-nous en présence d’un pot-pourri d’airs d’opéras devant servir à mettre en valeur la voix du contre-ténor? C’est Michel Parouty d’Opéra Magazine (# 126 – 03/2017) qui situe bien ce projet qu’il décrit comme un « opéra imaginaire ». « L’entreprise, habilement menée, permet, malgré sa brièveté, de constater l’évolution de l’opéra, spectacle de cour devenu ensuite genre populaire ». Sans être homogène, le produit final « … insiste plus sur les parentés que sur les différences, encore que celles-ci soient patentes : dans l’orchestre, par exemple, plus nourri et plus coloré chez Sartorio, dans l’expression des sentiments, plus immédiate et moins intellectuelle chez lui et chez Rossi… ». Le parcours que nous proposent le contre-ténor Jaroussky en Orfeo et la soprano Emöke Baráth en Euridice est « … émouvant, voire poignant ». « Que ces musiques sont belles! » s’exclame Parouty.
Pour la critique de Gramophone (04/2017) Alexandra Coghlan cette proposition est une « idée brillante : prendre le meilleur de trois opéras consacrés à Orphée et en faire un tout cohérent ». Et contre toute attente, ça fonctionne. « Chaque œuvre possède ses propres forces… et ainsi l’approche madrigalesque de Rossi constitue un pont qui comble bien la distance séparant les chœurs et les duos de Monteverdi des extraits beaucoup plus mélodieux de Sartorio… ».
Pour Sophie Roughol (Diapason # 658, 06/2017) (5 Diapason) le pari de Jaroussky est une réussite. Il s’agit d’un « .. collage astucieux, qui ne s’impose pas une parfaite cohérence dramatique, mais offre en partage, avec quelques tubes, un plaisir du chant communicatif ». Pour madame Roughol, c’est « … Emöke Baráth … (qui) est la vraie splendeur d’un disque auquel I Barochisti (sous le direction de Diego Fasolis) apportent une belle – mais parfois trop énergique contribution ».
Chez Classica (# 191, 04/2017) (Note : 4 ) Philippe Venturini signe une critique qui nous informe peu sur la qualité des interprétations des artistes : chanteurs, chœur ou orchestre. Son appréciation se limite à ce commentaire un peu vague : « … la musique retrouve un chanteur qui aime depuis toujours ce répertoire et en restitue les subtilités avec une rare élégance ».
Chez American Record Guide, Catherine Moore rédige une critique très favorable à l’entreprise de Jaroussky et de Fasolis. En fait elle n’a que des éloges à l’endroit de tous les interprètes et trouve que l’action dramatique est très bien soutenue tout du long de la représentation.

C’est sur la Toile que l’on peut trouver les analyses les plus judicieuses et utiles concernant cet enregistrement.
Oliver Rouvière publie sur le site de L’Avant Scène Opéra (06/2017) (Note de 3 sur 4) un commentaire dans lequel il se montre à prime abord dubitatif parce que « peu amateur de disques-concepts ». Mais voici qu’à l’écoute il découvre « … un pasticcio aussi somptueusement interprété que passionnant à entendre ». Les trois composantes de ce succès sont évidemment Jaroussky lui-même dans le rôle d’Orfeo et sa complice Emöke Baráth dans celui d’Euridice.
Jean-Stéphane Sourd Durand y va à fond dans son compte-rendu de « La Storia di Orfeo ». Il situe d’abord chacun des opéras dans leur contexte propre et nous fait remarquer que le voyage auquel nous confie Jaroussky s’échelonne sur une période de 65 ans – soit entre le premier Orfeo de Monteverdi en 1607 et celui de Sartorio en 1672. Ce critique se livre ensuite à une exploration approfondie de chaque segment de l’enregistrement et met de la sorte en évidence les qualités vocales tantôt de Philippe Jaroussky, tantôt d’Emöke Baráth. Au final il écrit : « L’arrangement réalisé par Philippe Jaroussky et l’excellent accompagnement d’Emöke Baráth, de l’ensemble I Barocchisti et le Coro della Radiotelevisione svizzera apporte une nouvelle lecture, fraîche sans complaisance. Le mélange des registres et la subtile alternance entre solistes et chœur élaborent un dynamisme et une écoute aisée ».
Chez MusicWeb International Brian Wilson nous propose un commentaire quelque peu médusant, analysant simultanément l’enregistrement récent de Rahaël Pichon consacré à la naissance de l’opéra à la cour des Médicis et celui de Jaroussky. Il a peu à dire sur la qualité de ces musiques mais se dit néanmoins « … enthousiasmé (enthralled) par la qualité du chant, du support instrumental, de la direction et de l’enregistrement par Erato ».
Seul son de cloche un peu amer, cette critique d’Albéric Lagier chez Musikzen (03/2017) qui détonne vraiment par rapport à tout ce qu’on a pu écrire sur la « Storia di Orfeo ». En effet il se montre très critique, presqu’acerbe, à l’endroit de Jaroussky : « Ses vocalises, omniprésentes et de format unique, paraissent à cent lieues de ce qui sous-tend l’art vocal du XVIème siècle italien : le subtil équilibre entre la musique et la parole, l’alliance entre le parlé et le chanté, la musicalité étant dans les deux. Ces vocalises gênent, naturellement, la qualité de la diction, ce qui n’est pas le moindre paradoxe ». Au final : « Cet Orphée sur mesure devient alors une contine dont on ne retiendra que les paillettes ».
Terminons sur une note plus positive avec cette critique toute en éloges de Laurent Bury rédigée pour le site de ForumOpéra. D’après lui, « ce nouveau pasticcio associant Monteverdi à Rossi et Sartorio est en l’occurrence tout à fait réussi, grâce à l’alternance des airs, duos et chœurs, et grâce à la variété des musiques convoquées ». Jaroussky n’est pas le seul responsable de ce succès. « Tout l’attrait du disque repose bien sûr sur le contraste entre les deux artistes, qui ne réside non plus dans l’opposition des tessitures, mais bien des personnalités vocales ». Et finalement Bury souligne l’excellence de la contribution du Coro della Radiotelevisione svizzera ainsi que « … la prestation haute en couleur de l’ensemble I Barochisti … ».

Pour acheter / To purchase :

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Pour consulter les critiques analysées: cliquer le bandeau ci-dessous:

classicalacarte(2)

 

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